Saint-Ours, Une commune rurale.
(texte issu du MIEL N°9 - septembre 2016)

Des agriculteurs acteurs du paysage et de l’économie locale.
Vive l’économie locale!!

Tout le monde l’aura remarqué, Saint-Ours est une commune rurale, qui s’est développée et façonnée tout au long de son histoire grâce à l’activité agricole.
On compte aujourd’hui sur le village 7 exploitations agricoles orientées vers la production laitière. Cela représente au total une vingtaine d’agriculteurs, qui élèvent 400 vaches laitières et cultivent  leurs terres sur Saint-Ours et les villages alentours. La production de lait, sa transformation en fromage, en particulier la célèbre Tomme de Saint-Ours, et la vente  se font dans le village. La coopérative laitière située à Bassa, génère ainsi une activité économique locale importante, génératrice d’emplois (avec les fromagers, les vendeurs permanents et saisonniers). Elle a aussi su s’adapter pour proposer et maintenir les services de proximité (point poste, pain…).

Une faucheuse à l’avant, un épandeur à l’arrière….Vive l’autonomie !!
 Au cœur d’un territoire savoyard attractif, les agriculteurs ont fait le choix d’une agriculture extensive. Toute l’alimentation est produite localement par les exploitants. Concrètement cela signifie qu’il faut de la surface : un ha de prairie par an pour nourrir une vache. En effet les vaches sont nourries exclusivement à base d’herbe et de foin. Et oui, une vache ça mange de l’herbe !! Elle pâture durant 6 mois de l’année, et en même temps épand ses bouses… ça c’et économe !!!
 Le foin récolté le printemps et l’été, servira à nourrir les animaux durant l’hiver quand ils seront dans l’étable. Pendant cette période de repos de la végétation, les déjections animales (qu’on appelle aussi effluents, ce sont le fumier et le lisier), sont stockées sur les exploitations. A partir de la fin de l’hiver, les épandages permettront de valoriser les valeurs fertilisantes de ces effluents au plus près des besoins des plantes. Deux avantages : des économies d’achat d’engrais, et une qualité de l’herbe, avec une grande diversité de plantes, bénéfique à la qualité de l’alimentation des animaux, donc du lait, donc du fromage. C’est cohérent non ?

La force du collectif !!
Ensemble, on est plus fort !! Les agriculteurs l’ont compris depuis longtemps en raisonnant collectivement pour leurs outils de travail. La coopérative du village appartient aux agriculteurs. Ils ont ainsi pu se doter d’un outil de transformation opérationnel, qu’ils mettent à disposition, sous forme d’un réel partenariat, au fromager Schmidauser qui leur achète leur lait.
 La CUMA d’Epersy (Coopérative d’Utilisation du Matériel Agricole), dont le bâtiment se trouve route du Chef lieu, à côté de l’ancienne coopérative, illustre aussi cette volonté de travailler ensemble. Le principe est le suivant : les agriculteurs acquièrent un matériel à plusieurs (par exemple un épandeur). Ils l’utiliseront ensuite selon leurs besoins. Ce système permet de maîtriser les charges de mécanisation en mutualisant les investissements.

Le GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) est une structure qui regroupe plusieurs agriculteurs au sein d’une même exploitation. Ce statut permet de pérenniser l’activité agricole en facilitant l’installation de jeunes. Il permet aussi d’accéder  à une qualité de travail et de vie plus en phase avec la réalité de la société (organisation du travail, possibilité de prendre des vacances, des week-end..).

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Ma petite entreprise…..dans un secteur en crise…  le choix de la qualité !
 Vous l’aurez compris, l’agriculteur aujourd’hui est un chef d’entreprise à part entière. Les compétences multiples nécessaires font la richesse du métier de paysan. Paysan, comme celui qui façonne le paysage ! Soyons aussi conscient que l’activité agricole permet de maintenir le paysage ouvert en maîtrisant le développement de la forêt. Parallèlement, l’entretien des bords des champs fournit du bois déchiqueté qui est valorisé en bois énergie ou en paillage. C’est une illustration du rôle important qu’a l’agriculture dans l’entretien de l’environnement et la gestion durable du territoire.
 Savoir s’adapter, est le maître mot des agriculteurs qui travaillent avec le vivant : s’adapter aux caprices de la météo, s’adapter aux besoins des animaux, s’adapter au marché.
 Mais à Saint-Ours, et à la différence de ce qu’il se passe actuellement en France avec Lactalis, les agriculteurs ont toujours fait le choix de maîtriser leur produit, du lait au fromage, de la production à la vente, en jouant la carte de la qualité, du naturel, et du local.
Ceci est rendu possible par le respect d’un cahier des charges qui met un point d’honneur à valoriser des systèmes en polyculture-élevage, avec des céréales et des fourrages cultivés pour les vaches, qui sont des races locales (abondance, tarine, montbéliarde), avec des rotations sur les cultures, la limitation des intrants, l’interdiction d’aliments fermentés, pas d’OGM..

Restons positifs !
Cette agriculture autonome, économe, et en phase avec la demande sociétale se heurte cependant, à Saint-Ours comme ailleurs, à une problématique de disponibilité foncière. Il faut de la surface pour cette agriculture cohérente et respectueuse de l’environnement : pour nourrir les animaux, pour épandre les déjections, pour pérenniser les exploitations. Chaque  m2 de surface agricole qui disparait, c’est peut-être à terme une intensification des pratiques (les animaux ne sortent plus, davantage d’engrais..), une exploitation agricole en difficulté, une économie locale impactée.
 Les enjeux d’aujourd’hui sont donc de raisonner ensemble et en connaissance de cause l’aménagement du territoire. C’est en particulier l’objet du PLUI qui est en cours sur notre territoire.
 Les agriculteurs de Saint-Ours sont multicartes !! Très bons communicants, ils ont compris qu’il fallait être tourné vers l’extérieur pour expliquer leur passion de leur métier. Alors n’hésitez pas à aller à leur rencontre lors des évènements organisés tout au long de l’année à la coopérative, et plus particulièrement lors de la traditionnelle rando VTT début juillet.
 
Le GAEC des Oursons
Le GAEC des Chataigniers
Le GAEC de l'Ecluse
La Ferme de Laurene JACQUIER
La Ferme d'Alain MATHIEUX
La Ferme d'André BOGEY